Une nouvelle donne dans les économies émergentes, lors du Colloque Risque Pays 2024

Au-delà du clivage avec l’Occident, les intérêts stratégiques des pays du Sud global sont aussi très différents et parfois même divergents, marqués par des performances macroéconomiques et des perspectives de croissance à court et moyen terme très hétérogènes. Dans un contexte de re-globalisation, quels pays seront les gagnants du monde de demain ?

La reconfiguration des flux commerciaux est-elle une opportunité pour les pays émergents ?

 

« Cette économie mondiale multipolaire, interconnectée, antagoniste et, à première vue, désorganisée, ouvre un large éventail de possibilités aux économies émergentes. » - Bruno de Moura Fernandes, responsable de la recherche macroéconomique de Coface.

 

L’essoufflement chinois est-il passager ou appelé à durer ? L’Inde peut-elle vraiment prendre le relais ?

Malgré les perspectives de croissance continue peu encourageantes et l’ordre mondial en recomposition, il est difficile pour les entreprises de quitter la Chine. C’est un marché qui reste gigantesque, doté de la chaîne d’approvisionnement industrielle la plus complète au monde, et d’une main d’œuvre toujours très productive, même si plus coûteuse aujourd’hui.

- Bernard AW, Responsable de la recherche économique en région Asie-Pacifique.

 

Riches en matières premières, les pays d’Amérique Latine et du Moyen-Orient ont-ils un destin commun ou connaîtront-ils des trajectoires divergentes ?

« Les pays d’Amérique Latine pourraient bénéficier de cette manne, grâce à la disponibilité des matières premières et à la distance modérée qui les sépare des Etats-Unis, par rapport à la Chine par exemple. Cependant, il existe de nombreux obstacles à surmonter pour accroître leur attractivité (infrastructures et investissements étrangers). » - Patrica Krause, économiste de Coface, région Amérique Latine.

Les matières premières continueront à jouer un rôle clé en 2024, mais les pays du Golfe ont commencé à investir dans des stratégies de diversification depuis 10 ans (tourisme, construction, transports, finance, etc.). Si cela peut fonctionner à long terme, pour le moment, ces stratégies de diversification les met en compétition les uns contre les autres.

- Seltem IYIGÜN, économiste de Coface, région Moyen-Orient & Turquie.

 

Les troubles sociaux et politiques observés ces dernières années en Afrique hypothèquent-ils les perspectives d’un continent qui continue de susciter les convoitises ?

« Les importantes lacunes en matière d’infrastructures, de gouvernance et d’ordre sécuritaire, dans certains cas, sont les principales raisons pour lesquelles les pays africains ne sont pas encore intégrés dans des chaînes de valeur plus larges. Toutefois, plusieurs pays du continent africain (Côte d’Ivoire, Kenya, Tanzanie) sont de plus en plus attractifs de ce point de vue » - Aroni Chaudhuri, économiste de Coface, région Afrique.

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