Angola

Afrique

PIB / Habitant ($)
2 967,4 $
Population (en 2021)
36,9 Millions

Evaluation

Risque Pays
C
Climat des affaires
D
Précédemment
C
Précédemment
D

suggestions

Résumé

Points forts

  • Importante production pétrolière, production de gaz naturel liquéfié et de diamant, avec des perspectives de développement
  • Potentiel économique considérable : fer, or, cuir, agriculture, pêche, hydroélectricité
  • Immensité des terres arables (plus de 35 millions d’hectares, 28 % du territoire)
  • Soutien financier multilatéral et bilatéral

Points faibles

  • Forte dépendance aux hydrocarbures (95% des exports, 60% des recettes budgétaires et près d’un tiers du PIB), ainsi qu’à la Chine (principale créancière et cliente)
  • Faible contribution de l’agriculture au PIB (10%), bien que fournissant plus de la moitié (56%) des emplois
  • Epuisement des gisements pétroliers existants
  • Environnement des affaires médiocre : corruption, bureaucratie, lenteur des réformes
  • Déficience des infrastructures
  • Chômage élevé (28 % parmi les jeunes), fortes inégalités sociales, pauvreté et disparités régionales
  • Conflit avec les séparatistes de l’exclave de Cabinda

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Chine
39%
Europe
29%
Inde
11%
Canada
4%
Brésil
3%

Import des biens en % du total

Europe 27 %
27%
Chine 18 %
18%
Corée du Sud 10 %
10%
Inde 6 %
6%
États-Unis d'Amérique 5 %
5%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Une croissance soutenue par des investissements dans les hydrocarbures

Au premier semestre 2024, la croissance économique a enregistré une nette progression, stimulée par une augmentation de la production pétrolière ainsi que par la bonne performance des industries minière et gazière. Cette progression devrait se poursuivre au second semestre, ainsi qu’en 2025, avec la multiplication des investissements dans les infrastructures pétrolières et gazières. L’Agence nationale du pétrole, du gaz et des biocombustibles (ANPG), qui a repris à la compagnie nationale Sonangol la régulation du secteur, souhaite maintenir une production de 1,1 million de barils par jour jusqu’en 2027, avant de l’augmenter jusqu’à 2 millions de bpj (le niveau de 2010 !), Elle a signé un contrat de 6 milliards de dollars avec TotalEnergies (projet Kaminho), en mai 2024, afin de développer les champs de Cameia et Golfinho à une centaine de km au large de Luanda. Le groupe français, détenant 40% des champs, aux côtés du malaisien Petronas (40%) et de Sonangol (20%), prévoit un achèvement en 2028, avec un objectif de production de 70 000 barils par jour. Par ailleurs, toujours en mai 2024, ExxonMobil a découvert un nouveau gisement prometteur de pétrole au large de Cabinda. L’Angola souhaite aussi augmenter ses maigres capacités de raffinage, actuellement d’environ 65 000 bpj pour une consommation de carburant d’environ 440 000 bpj. Pour ce faire, le pays prévoit la construction de trois nouvelles raffineries, Lobito, Soyo et Cabinda, sous l’égide de Sonangol. Elles devraient être mises en service en 2025 et 2026, bien que des retards soient possibles. L'objectif de Sonangol est d'atteindre une capacité de raffinage de 425 000 bpj. Par ailleurs, afin de répondre à la demande européenne, les investissements s’orientent également vers le développement du gaz naturel. Ainsi, Eni, TotalEnergies, BP, CABGOC et Sonangol ont formé un consortium (New Gas Consortium), en 2022, pour exploiter les gisements offshore de Quiluma et Maboqueiro au nord du pays. Ce projet, incluant la construction de deux plateformes en mer et d’une usine de traitement du gaz à terre, vise à produire 4 milliards de mètres cubes de GNL par an d'ici 2026. Ces multiples projets devraient soutenir les services et la construction. Les perspectives diamantifères sont également positives, avec l’ouverture, en novembre 2023, de la plus grande mine d’Angola à Luele, détenue majoritairement par la société nationale Endiama. Enfin, la stratégie « Vision 2050 » et le Plan National de Développement (2023-2027) mettent l’accent sur la modernisation et l’expansion des infrastructures, ainsi que sur la diversification économique, ce qui devrait soutenir l’activité hors hydrocarbures. La modernisation du corridor de Lobito, une ligne ferroviaire reliant les mines du nord-est de la Zambie au port angolais de Lobito, bénéficie du soutien des Etats-Unis (250 millions de dollars d’investissements prévus) et de l’Union européenne. Le gouvernement souhaite augmenter la contribution au PIB du secteur agricole à 14% (contre 10% actuellement) à horizon 2027. Pour atteindre cet objectif, l’Angola a obtenu, fin 2023, un prêt d'environ 105 millions de dollars de la Banque africaine de développement. Ce financement sera utilisé pour améliorer la productivité des petites exploitations et renforcer la gouvernance ainsi que la capacité des institutions publiques agricoles, ce qui encouragera les investissements privés. Les Emirats arabes unis ont d’ailleurs annoncé, en décembre 2023, un investissement de 30 millions de dollars dans la production de riz et d’avocats en Angola. Néanmoins, la contribution du secteur agricole à la croissance économique restera faible et irrégulière, alors que la sécheresse due au phénomène climatique El Niño a pénalisé la récolte de maïs dans toute l’Afrique australe en 2024. Les tensions sur les prix alimentaires, dues à ce phénomène météorologique, et à la dépréciation du kwanza, ont fortement nourri l’inflation au premier semestre 2024 qui devrait rester élevée jusqu’à la fin de l’année, affectant négativement la consommation privée. En réponse, la Banque nationale d’Angola (BNA) devrait maintenir son taux directeur à 19,5%, après l’avoir augmenté de 50 points de base en mai 2024. De plus, la réduction des subventions sur le carburant, initiée à la mi-2023, continuera de réduire le pouvoir d’achat des ménages. En 2025, la hausse des prix devrait se modérer progressivement, à mesure que les effets de la suppression des subventions et de la répercussion de la dépréciation du taux de change s'atténuent, tandis que les pluies devraient revenir lorsque La Niña aura pris la place d’El Niño.

Les excédents budgétaire et courant reposent sur les hydrocarbures

En 2024, comme en 2025, le compte public devrait dégager un excédent grâce aux efforts de consolidation budgétaire soutenus par la bonne tenue des recettes tirées des hydrocarbures. La modernisation de la collecte fiscale, avec notamment la mise en place des déclarations électroniques et les réformes appuyées par le FMI, devraient améliorer la mobilisation des recettes. Par ailleurs, les dépenses publiques devraient encore se réduire avec l’achèvement de la suppression progressive des subventions sur les carburants, en 2025. Néanmoins, les violentes manifestations, depuis l’annonce de cette suppression, mi-2023, pourraient ralentir sa mise en œuvre. Après son envolée en 2023, notamment en raison de la dépréciation du kwanza et de l’importance de sa part externe (70% du total), la dette publique devrait s’alléger grâce aux efforts budgétaires matérialisés par l’important excédent primaire (6% du PIB en 2024). Cet excédent primaire contrebalance l’imposant service des intérêts de la dette extérieure, en nette augmentation depuis 2023 (10% du PIB), suite à l’expiration de l’accord triennal de suspension du service de la dette avec la Chine. En mai 2024, l’Angola a conclu un accord d’un an renouvelable avec cette dernière, qui détient près de 40% de sa dette extérieure. Il permet de puiser dans les comptes séquestres (garantissant le remboursement de la dette et alimentés par l’excédent des revenus pétroliers sur le service de la dette) jusqu’à USD 200 millions, chaque mois, pour le paiement des intérêts. Pour refinancer les dettes arrivant à échéance, le gouvernement a aussi prévu d’émettre une euro-obligation fin 2024 et une autre en 2025.

Son évolution étant positivement corrélée aux exportations d’hydrocarbures et de minerais, le solde courant devrait rester excédentaire en 2024 et 2025, à mesure que de nouvelles installations entreront en service. Néanmoins, il tendra à diminuer du fait des importations croissantes d’équipements et de services nécessités par le développement de ces mêmes installations, mais aussi de carburant, du fait de l'insuffisance persistante des capacités de raffinage. La balance des revenus primaire restera déficitaire en raison du rapatriement des bénéfices par les entreprises étrangères et du service de la dette extérieure. La prolongation du programme de privatisation (PROPRIV), sur la période 2023-2026, après la privatisation de 96 petites entreprises publiques sur la période 2019-2022 (sur un objectif de 178), devrait favoriser l’entrée des capitaux étrangers. Néanmoins, les progrès réalisés dans le cadre de ce programme restent mitigés et la privatisation de grandes entités publiques, telles que Sonangol et Unitel (société de télécommunication) continue d’être repoussée. De plus, malgré les efforts du gouvernement, le secteur extractif restera la principale destination des flux d’IDE. En laissant filer le kwanza en 2023 (-40% face au dollar), la banque centrale (BNA) a pu accumuler des réserves de change confortables (équivalentes à environ 7 mois de couverture d’importations) qui lui permettront de stabiliser la devise à court terme.

Une érosion de la majorité présidentielle sur fond de mécontentement social

Joao Lourenço, élu une première fois en 2017 à la présidence, a été reconduit pour un second mandat lors des dernières élections d’août 2022, à la faveur de la victoire de son parti, le Movimento Popular de Libertaçao de Angola (MPLA). Au pouvoir depuis l’indépendance, en 1975, le MPLA a toutefois vu sa popularité s’éroder. Le parti n’a remporté que 124 sièges sur 220 au parlement, soit 26 de moins qu’aux élections précédentes. Sa principale opposante, l’Unia Nacional para a Independencia Total de Angola (UNITA), ne cesse de gagner du terrain avec 90 sièges remportés. La situation politique restera difficile avec un risque de manifestation élevé, en raison d’un fort mécontentement social face aux mesures budgétaires impopulaires et au coût de la vie élevé.

Sur le plan extérieur, l’Angola cherche à équilibrer ses relations entre la Chine, son principal partenaire commercial, et les Etats-Unis, tirant parti de leur concurrence pour accéder aux minéraux essentiels. Par ailleurs, l’Angola vise à approfondir ses relations avec l’Union européenne qui cherche à diversifier ses sources d’énergie. Cependant, les affrontements persistants entre les forces de sécurité angolaises et le Front de libération de l’exclave de Cabinda, une province angolaise riche en pétrole, continuent de constituer une menace sécuritaire.

Dernière mise à jour : août 2024

Autres pays avec le même niveau de risque

Découvrez comment vous protéger contre les risques de défaillance de vos clients en Angola

L'assurance-crédit : protection contre les impayés