Barbade

Amérique du Sud

PIB / Habitant ($)
23167,3 $
Population (en 2021)
0,3 Millions

Evaluation

Risque Pays
C
Climat des affaires
A4
Précédemment
C
Précédemment
A4

suggestions

Résumé

Points forts

  • Destination touristique prisée
  • Réputation grandissante en tant que centre international pour les services financiers
  • Institutions solides favorisant l’efficacité de la gouvernance
  • Réserves de change élevées (près de 8 mois d’importations)
  • Membre du CARICOM
  • Confiance du FMI
  • Stabilité du taux de change (ancrage monétaire à l’USD, 1 USD = 2 BDD)

Points faibles

  • Dépendance au tourisme, particulièrement en provenance du Royaume-Uni, des États-Unis et du Canada
  • Exposée aux effets du changement et aux aléas climatiques, ainsi qu’à l’activité volcanique de la Soufrière sur l’île voisine de St-Vincent
  • Dépendance aux importations de biens alimentaires, d’équipements et d’énergie, accentuée par l’insularité
  • Chômage élevé (8,2 % en 2022), pauvreté répandue
  • Malgré des progrès en matière de transparence, juridiction sous surveillance du GAFI
  • Dette publique encore très élevée, malgré sa restructuration en 2018-19

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

États-Unis d'Amérique
21%
Jamaïque
8%
Trinité-et-Tobago
8%
Guyana
6%
Saint Lucia
5%

Import des biens en % du total

États-Unis d'Amérique 28 %
28%
Trinité-et-Tobago 16 %
16%
Europe 8 %
8%
Royaume-Uni 4 %
4%
Chine 3 %
3%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Une croissance tirée par le tourisme

Après une forte reprise postpandémique en 2022, la croissance s’est modérée en 2023, mais est restée robuste. L’activité était encore soutenue par la reprise continue du tourisme (environ un tiers du PIB), avec des arrivées à 90 % de leur niveau de 2017-19 (sur la période janvier-septembre), permettant ainsi le rétablissement de l’hôtellerie, du commerce de détail, du transport et de l’immobilier. En 2024, la croissance sera légèrement plus faible, à mesure que la reprise s’estompera. Celle-ci sera encore très largement portée par le secteur touristique. Toutefois, le ralentissement attendu au Royaume-Uni et aux US, principaux marchés sources, pourrait peser sur les arrivées. Les services financiers continueront aussi à se développer. La consommation privée (85 % du PIB) sera un moteur de croissance. Elle bénéficiera d’une inflation plus faible, malgré des pressions locales sur les prix des denrées alimentaires, ainsi qu’une facture pétrolière encore élevée. Compte tenu de l’ancrage au dollar et de la forte dépendance à l’égard des importations états-uniennes, une inflation attendue à la baisse aux Etats-Unis participera à la modération des prix à la Barbade. La consommation publique (12 % du PIB) sera contrainte par les efforts de consolidation budgétaire. L’investissement (18 % du PIB), principalement privé, progressera avec le développement de projets liés au tourisme, au climat et aux énergies renouvelables, ainsi qu’au secteur financier.

Poursuite de la consolidation budgétaire

Un nouveau Plan de relance et de transformation économiques (BERT), courant jusqu’en 2027, s’accompagne des deux programmes conjoints du FMI conclus fin-2022 pour 36 mois : le Mécanisme élargi de crédit (113 millions de USD) et le Mécanisme pour la résilience et la durabilité (189 millions de USD). Ces programmes ont pour objectif de financer des réformes structurelles visant à améliorer la résilience du pays face au changement climatique, mais aussi à diversifier l’économie, à maîtriser la trajectoire de la dette et favoriser la cohésion sociale. Au cours de l’exercice 2022/23, le surplus primaire, s’élevant à 2,5 % du PIB, a surpassé l’objectif défini conjointement avec le FMI (2 % du PIB). Cette performance résulte principalement de l’amélioration de la collecte des impôts, et de la réduction graduelle des dépenses liées à la pandémie. Pour 2023/24, puis 2024/25, les performances budgétaires devraient rester solides. La poursuite de l’assainissement devrait porter le surplus primaire, excluant les intérêts sur la dette, à 3,5 % du PIB en 2023/24, correspondant au ratio ciblé par le programme. Les efforts seront essentiellement axés sur les dépenses, notamment via des réformes visant le système des retraites et des entreprises publiques. La dette publique, dont environ 40% est externe, a été restructurée en 2018/2019. Au total, l’opération a réduit l’encours total de l’équivalent de 30% du PIB. Par ailleurs, dans le cadre d’un accord dit de « conversion de dette pour la nature » (« Blue bonds ») conclu fin septembre 2022, la Banque interaméricaine de développement et « The Nature Conservancy » ont permis le rachat et la conversion de 154 millions de dollars de dette onéreuse en apportant leur garantie, réorientant les intérêts économisés vers la préservation de 30% des fonds marins barbadiens d’ici 2030. Le poids de la dette publique conservera sa trajectoire descendante. En supposant une rigueur budgétaire durable, celui-ci devrait atteindre sa cible de 60 % du PIB d’ici 2035/36.

La réduction du déficit courant sera bien moindre en 2024 qu’en 2023. Si les exportations de services financiers conserveront leur allant, la reprise touristique va se tasser. Par ailleurs, les importations liées au rebond de consommation et d’investissement vont augmenter. D’ailleurs, la forte dépendance du pays à l'égard des importations le rend vulnérable aux variations des cours mondiaux des produits de base. Le déficit courant continuera d’être financé par les IDE et les organismes multilatéraux. Les réserves de change, estimées à environ 8 mois d’importations en septembre 2023, conserveront un niveau confortable, et augmenteront à mesure que le déficit courant se réduira.

Gouvernance facilitée par un environnement politique stable

Depuis le référendum de 2021 abolissant la royauté britannique sur l’île, mais pas l’appartenance au Commonwealth, l’ancienne gouverneure générale Sandra Mason est la présidente de l’Etat. La première ministre Mia Mottley, du parti travailliste (parti de gauche modérée), reconduite pour un second mandat de 5 ans lors des élections anticipées de janvier 2022, bénéficie d’une importante popularité et d’une majorité parlementaire écrasante (la totalité des 30 sièges de députés et 12 des 21 sièges du Sénat). Dans ce contexte, la stabilité politique devrait être garantie jusqu’aux prochaines élections, attendues en 2027. La conduite de la politique sera facilitée, notamment la poursuite des réformes budgétaires dans le cadre du BERT et des accords signés avec le FMI. En réponse à une criminalité croissante liée à la violence des gangs, la Barbade a durci la réponse pénale pour les crimes liés aux armes à feu, comme l’illustre le Firearms Amendment Act 2022, entré en vigueur le 1er janvier 2023.

Sur le plan de la politique extérieure, la Barbade conservera des relations étroites avec les Etats-Unis, le CARICOM et le Royaume-Uni, en particulier dans la lutte contre le réchauffement climatique, le trafic de stupéfiants et d’armes, et le crime organisé. Parallèlement, le pays renforcera ses liens avec Pékin, sur la base d’un accroissement des échanges et des investissements. Depuis 2018, la Barbade adhère aux Nouvelles Routes de la Soie : la Chine aurait investi plus de 100 millions de USD dans les infrastructures depuis 2013.

Dernière mise à jour : décembre 2023

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