Togo

Afrique

PIB / Habitant ($)
1 001,0 $
Population (en 2021)
9,0 Millions

Evaluation

Risque Pays
C
Climat des affaires
C
Précédemment
C
Précédemment
B

suggestions

Résumé

Points forts

  • Ressources minérales (phosphate, calcaire et argile transformés en clinker, or de contrebande et réserves de manganèse) et agricoles (soja, coton, huiles alimentaires et cosmétiques, café, cacao)
  • Doté du seul port en eau profonde d’Afrique de l’Ouest (Lomé), débouché naturel pour les pays du Sahel, potentiel pour devenir un hub régional
  • Investissements publics et privés dans les infrastructures et l’agro-industrie, soutenus par les partenaires chinois et occidentaux
  • Réformes structurelles en cours (finances publiques, système bancaire, agriculture, secteurs des phosphates et du coton)
  • Membre de l’UEMOA et de la CEDEAO
  • Dette externe largement concessionnelle

Points faibles

  • Fortes tensions sociopolitiques
  • Déficience des infrastructures agricoles : entreposage, transformation, irrigation, intrants
  • Infrastructures d’éducation, de santé publique, et de transport insuffisantes
  • Mauvaise santé du secteur bancaire ; taux de créances douteuses élevé (surtout dans les banques publiques)
  • Faibles progrès en matière de gouvernance (particulièrement en termes de lutte contre la corruption)
  • Incursions djihadistes au nord du pays
  • Dépendance du port de Lomé au commerce avec les pays sahéliens et aux importations de combustibles ghanéens et nigérians
  • Forte exposition aux risques climatiques
  • Forts taux de chômage et de pauvreté (26,2% de la population en situation de pauvreté en 2023)

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Inde
22%
Europe
11%
Burkina Faso
9%
Bénin
8%
Mali
8%

Import des biens en % du total

Europe 23 %
23%
Chine 19 %
19%
Inde 8 %
8%
Ghana 5 %
5%
Turquie 4 %
4%

Perspectives

Les perspectives économiques mettent en lumière les opportunités et les risques à venir, aidant à anticiper les changements majeurs. Cette analyse est essentielle pour toute entreprise cherchant à s'adapter aux évolutions du marché.

Maintien de la croissance grâce à l’investissement

La croissance économique devrait conserver un bon rythme. La consommation devrait être tirée par le ralentissement de l’inflation, qui s’établissait à 2,9% en décembre 2024 (moyenne annuelle), grâce à la baisse des prix des denrées alimentaires et au maintien des subventions aux prix de l’énergie. Toutefois, le niveau des prix restera soumis à des risques haussiers liés aux conditions climatiques ainsi qu’à la sécurité régionale et aux tensions géopolitiques.

L’investissement public et privé conservera son dynamisme, notamment dans les zones économiques spéciales. En effet, le pays poursuit sa diversification, à travers la valorisation locale de sa production primaire, comme figurant sur la feuille de route quinquennale « Togo 2025 ». Cette dernière prévoit ainsi l’accélération de la transformation locale des phosphates et des productions agricoles et forestières, notamment sur la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA). Par ailleurs, trois accords de financement pour un montant total de 298 millions de dollars ont été signés entre le Togo et la Banque mondiale en juillet 2024. Ils visent à améliorer l’accès à l’électricité, améliorer la prestation des services publics, et promouvoir la cohésion sociale. De même, la réhabilitation de la route Lomé-Cotonou, dans le cadre du projet de corridor Abidjan-Lagos, va encourager le développement de la zone régionale par un désenclavement des zones de production et une facilitation des flux. Malgré la simplification du cadre règlementaire, particulièrement dans les zones économiques spéciales, des difficultés persistantes, notamment en termes d’accès au financement, ralentissent la diversification.

L’industrie (21,3% du PIB en 2023) a été portée par le phosphate et la production d’électricité en hausse. L’agroalimentaire et le ciment ne sont pas en reste. De plus, l’extraction minière et le textile vont encore se développer. La valeur ajoutée dans les services (55,5% du PIB) continuera à progresser. L’agriculture (20% du PIB) a aussi connu de meilleures performances grâce aux conditions météorologiques. Quoique toujours en retrait sur le pic de 2018-2019, un rebond de la production de coton a été observé, mais sa poursuite n’est pas garantie. La transformation agricole, visant à améliorer la productivité, est engagée, comme l’illustre le partenariat avec l’Allemagne pour le coton, ce qui devrait créer de nouvelles opportunités d’exportation et diminuer le niveau de pauvreté de la population. La population active (60% du total) y occupe toujours des emplois à faible productivité et essentiellement informels. Cela vaut aussi pour les services.

Un assainissement budgétaire en bonne voie

Le Togo a pu atténuer les effets de la pandémie et de la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et carburants, mais au prix d’une augmentation du déficit budgétaire et de sa dette. En conséquence, le gouvernement est entré dans une période de consolidation budgétaire. Un programme assorti d’une Facilité élargie de crédit (FEC) de 390 millions de dollars sur 3 ans et demi a été signé avec le FMI en mars 2024. En échange de cette aide, le Togo doit augmenter ses recettes, l’objectif étant de 0,5% du PIB par an pour atteindre 16%, et réduire son déficit budgétaire pour se rapprocher des 3% du PIB. Pour cela, le gouvernement va continuer les réformes visant à élargir l’assiette fiscale : la numérisation, la révision des taux d'accises et la suppression des exonérations liées au coronavirus. Il va également rationaliser le recouvrement des impôts, et créer un registre social unique ainsi qu'une plateforme d'identification biométrique. Côté dépenses, la masse salariale publique sera réduite et certaines subventions supprimées. Comme montré par la première revue du programme en décembre 2024, le Togo est en bonne voie. Une meilleure collecte fiscale permettra, dans un second temps, d’augmenter l’investissement public et la protection sociale. Enfin, les dépenses liées à la sécurité continueront à augmenter.

La dette publique est à 60% domestique. Cette part est constituée en majorité de titres d’État émis sur le marché sous-régional. Le coût de son service est beaucoup plus élevé que celui de la part extérieure. L’encours de la dette totale arrivé à échéance en 2024 devrait représenter 9,75 % du PIB, dont 7,42 % pour la dette domestique. La stratégie d’endettement à moyen terme du pays prévoit de rallonger la maturité moyenne en équilibrant en 2026 les parts intérieures et extérieures, avec le recours accru aux prêts concessionnels. Le FMI estime que le risque de surendettement extérieur restera modéré tandis que le risque de surendettement global demeurera élevé, à cause des réserves, qui n’étaient que d’un 1,09 mois d’importations en 2024.

Malgré le léger repli du déficit commercial dû à la diminution du prix des carburants importés, ainsi que l’accroissement de l’excédent des services lié au commerce de transit et au tourisme, le déficit courant s’est accru en 2024 en raison du retour des envois de fond des expatriés à leur niveau d’avant la pandémie. Mais il devrait diminuer en 2025, sous l’effet du rééquilibrage budgétaire, et de l’augmentation des exportations de biens et de services.

Changement de régime et persistance du risque sécuritaire

Le 6 mai 2024, à la suite d’un vote à l’unanimité des députés, le Togo a adopté une loi de révision constitutionnelle qui fait passer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire. Le Président de la République sera désormais élu par les députés et voit son pouvoir exécutif substantiellement réduit. Le pouvoir se trouvera entre les mains d’un Président du Conseil des ministres, issu du parti majoritaire au parlement et non limité dans son nombre de mandats. Le parti de l’actuel président, Faure Gnassingbé, a remporté les dernières élections législatives d’avril 2024 avec 108 députés sur 113. Ce régime devrait donc lui permettre de rester en place de manière prolongée. Au pouvoir depuis 2005, Faure Gnassingbé avait déjà réaménagé la Constitution en 2019 afin de briguer deux mandats supplémentaires jusqu’en 2030. Il est critiqué par l’opposition pour son ambition de demeurer au pouvoir mais celle-ci dispose de peu de moyens d’action. Le régime continuera d’être soutenu par l’armée ainsi que par des résultats économiques et de développement positifs. Le 2 février 2025 se tiendra une des dernières étapes pour l’entrée du pays dans sa Ve République avec l’élection du premier Sénat. Ce dernier sera composé de 61 membres : 41 élus au suffrage universel indirect par des grands électeurs et 20 désignés par le président Faure Gnassingbé.

Au niveau sécuritaire, le nord du pays subit toujours des incursions terroristes, du fait de sa frontière poreuse avec le Burkina Faso. L’état d’urgence en place dans la région des Savanes depuis 2022 sera maintenu en 2025. Pour répondre à ce défi, les dépenses militaires vont continuer à augmenter, les projections du gouvernement s’établissant à 227 millions de dollar en 2025, contre 100 millions en 2018. Une menace persiste également dans le golfe de Guinée, où sévit la piraterie.

Le pays devrait continuer son rapprochement avec les juntes malienne, nigérienne et burkinabé, car autant intéressé qu’elles par la circulation des marchandises entre Lomé et l’arrière-pays sahélien entravée par les attaques djihadistes. En effet, le président Faure Gnassingbé a une position plus favorable à ces gouvernements, comparée aux autres pays de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest). C’est pourquoi il a d’ailleurs été désigné co-facilitateur des échanges entre la Communauté et ces trois pays. Le pays a bénéficié d’une redirection des flux commerciaux du Niger, qui devrait se poursuivre, à cause d’un froid entre le Benin et le Niger et de la détérioration sécuritaire aux confins de ces deux pays. Le Togo continuera également sa relation privilégiée avec la Chine, son principal fournisseur. En septembre 2024, cette relation a été consacrée en un partenariat stratégique global, niveau le plus élevé dans l’échelle chinoise des relations de coopération. Par ailleurs, le pays travaillera à diversifier ses partenariats internationaux, comme cela a été engagé avec la Turquie ou l’Inde. Les performances économiques du pays et sa capacité à mettre en place des réformes économiques, mise en valeur par l’engagement du FMI, vont continuer à soutenir le sentiment positif des investisseurs internationaux et des donateurs à son égard.

Dernière mise à jour : janvier 2025

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