Arménie

Europe, Asie

PIB / Habitant ($)
6 587,2 $
Population (en 2021)
2,9 Millions

Evaluation

Risque Pays
B
Climat des affaires
B
Précédemment
B
Précédemment
B

suggestions

Résumé

Points forts

  • Ressources minières significatives (or, cuivre, molybdène, zinc)
  • Relative flexibilité du taux de change du dram
  • Membre de l’Union économique eurasiatique (UEEA) et accord de partenariat avec l’Union européenne (UE)
  • Volonté réformatrice en termes de corruption, de justice et de concurrence

Points faibles

  • Dépendance aux minerais (33% des exportations et 4% du PIB), malgré un effort de diversification
  • Forte dépendance à l’égard de la Russie (sécurité, commerce, transferts des expatriés et IDE)
  • Système bancaire très dollarisé, dette publique majoritairement libellée en devises étrangères
  • Niveaux de pauvreté et de chômage élevés (25% et 8% de la population)
  • Tensions avec l’Azerbaïdjan autour de l’enclave du Haut-Karabakh et du corridor de Zangezour

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Russie (Fédération de)
45%
Europe
10%
Émirats arabes unis
10%
Chine
7%
Suisse
5%

Import des biens en % du total

Russie (Fédération de) 30 %
30%
Chine 16 %
16%
Europe 14 %
14%
Iran 7 %
7%
États-Unis d'Amérique 4 %
4%

Perspectives

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Après deux années exceptionnelles, un retour à une croissance plus modérée en 2024

La croissance s’est accélérée en 2022 et est restée forte en 2023, stimulée par un afflux de devises, de migrants et d'entreprises, principalement en provenance de Russie. En 2024, la croissance restera dynamique mais sera plus modérée en raison du ralentissement des flux russes dans l'économie. L’activité sera portée par le secteur des services (55% du PIB en 2022), notamment grâce au tourisme et aux services d’information et communication. Le secteur de la construction (7% du PIB) bénéficiera de l’investissement public dans les infrastructures. De plus, l’industrie manufacturière (11% du PIB) contribuera positivement à la croissance en particulier avec la production de bijoux et d’or. Le secteur extractif dépendra de l’évolution des prix mondiaux des matières premières et de l’ouverture de nouveaux sites miniers. En revanche, le secteur agricole (10% du PIB et environ 30% de la population active) est confronté à des défis tels que la dégradation des sols et la faible productivité de l’élevage. La consommation privée (67% du PIB) devrait s’essouffler avec le ralentissement des remises des expatriés en provenance de Russie (en 2022, 70% des remises venaient de Russie, et la totalité des remises représentait plus de 18% du PIB). Les prévisions de croissance sont principalement sujettes à des risques baissiers, liés aux tensions persistantes avec l'Azerbaïdjan, aux troubles géopolitiques, à l'intégration des réfugiés et à un éventuel ralentissement des économies partenaires. L’économie fait également face à d’autres défis structurels tels qu’un taux de chômage conséquent (8,4% en 2023) et une forte informalité qui concernerait 37% de la population active. Les dépenses publiques seront axées sur l’investissement dans les infrastructures, les services de protection sociale et l’intégration des réfugiés du Haut-Karabakh. Les réformes seront soutenues par la facilité de prêt d’environ 171,1 millions d’USD accordée par le FMI en décembre 2022, pour une durée de 36 mois.

Après une forte diminution en 2023 due à la baisse des prix alimentaires, à l'appréciation du dram et aux effets retardés du resserrement monétaire, l'inflation devrait augmenter légèrement en 2024. Cette hausse serait en partie due à une demande intérieure robuste, pouvant entraîner une inflation des prix des services. Du fait du recul de l’inflation, la Banque Centrale d'Arménie (CBA) a abaissé son taux directeur de 2,5 points entre juin 2023 et avril 2024, le fixant à 8,25%.

Un déficit public alourdi par l’aide aux réfugiés et les dépenses de défense

Malgré la poursuite de l’assainissement budgétaire, le compte public devrait considérablement se détériorer en 2024 avec l’augmentation de l’aide octroyée aux réfugiés (estimée à 1,5% du PIB). Les dépenses (24,3% du PIB en 2022) se concentreront également sur la protection sociale, les infrastructures (prévues à 6,6% du PIB en 2024) et la sécurité nationale. En 2024, les dépenses de défense devraient être plus de 80% supérieures à 2020. Représentant désormais 17% du budget, ces dépenses comprendraient la construction de nouvelles casernes, d’installations militaires et de fortifications frontalières. Les recettes (26,4% du PIB en 2022) profiteront d’un nouveau système de déclaration universelle des revenus. Elles seront aussi stimulées par l’introduction de droits d’accise plus élevés sur le tabac et les produits alcoolisés, des taux de redevance révisés à la hausse pour l’exploitation minière et de nouvelles taxes sur les jeux. La dette extérieure représente la moitié de la dette publique et est en majorité due à des créanciers multilatéraux (FMI, Banque Mondiale) à des conditions concessionnelles. La dette publique est relativement soutenable, avec un service de la dette s’élevant à 2,6% du PIB en 2023. En revanche, libellée à 54% en devises étrangères en 2023, la dette publique est exposée au risque de change.

Le compte courant sera également déficitaire. La balance des services enregistrera un surplus grâce à la vigueur du tourisme et des services financiers. En revanche, elle sera contrebalancée par la détérioration de la balance commerciale. De fait, la reprise des projets d’infrastructure devrait stimuler les importations de matériaux de construction, de machines et d’équipements. Les exportations progresseront plus lentement et se tourneront de plus en plus vers les pierres précieuses et semi-précieuses en lien avec la production de bijoux et les réexportations de produits russes. En outre, les envois de fonds des travailleurs s’essouffleront. Les entrées de capitaux et les IDE devraient eux aussi être en deçà des niveaux de 2022. Les réserves de change, qui ont nettement diminué depuis le pic d’août 2023, pour s’établir à 2,6 mois d’importations en mars 2024, seront un point d’attention.

Un pays menacé et fragilisé par l’Azerbaïdjan

Depuis plus de 30 ans, l’Arménie entretient des relations tendues avec l’Azerbaïdjan en raison d’un passé de tensions et de violences intermittentes au sujet du Haut-Karabakh. Ces violences ont culminé jusqu’à l’offensive azérie sur le territoire disputé en septembre 2023 qui a permis à l’Azerbaïdjan de prendre le contrôle du territoire. Depuis, ne pouvant plus compter sur son allié traditionnel russe, resté passif lors de l’offensive, l’Arménie se trouve dans une situation délicate. Elle cherche désormais à se détourner de la Russie pour se rapprocher de l’Inde et des pays occidentaux (Etats-Unis, Royaume-Uni, France). En février 2024, l’Arménie a suspendu sa participation à l’OTSC, l’alliance militaire menée par la Russie, et l’UE a annoncé un programme d'aide de 270 millions d'euros pour soutenir l'économie arménienne. Bien que les pays offrent leur soutien à l'Arménie, aucun d'entre eux n'est prêt à offrir une garantie de sécurité ou une alliance militaire formelle. Une autre source de litige avec l’Azerbaïdjan est le corridor de Zangezour, censé relier le territoire azéri à son enclave Nakhitchevan. Si le corridor représente une alternative pour relier la Chine et l’Europe en contournant la Russie, il inquiète en revanche l’Iran qui verrait sa route commerciale vers le Nord, et surtout vers la Russie, entravée. L'Arménie insiste sur le fait que la construction du corridor n'est pas mentionnée dans l'accord de cessez-le-feu de 2020 et qu'elle constitue donc une violation dudit accord.

En mai 2024, dans le cadre du processus de normalisation des relations entre les deux pays, le premier ministre arménien a accepté de remettre à l’Azerbaïdjan le contrôle de quatre villages frontaliers dans la région du Tavoush. Cette région, située au nord-est du pays, présente un intérêt stratégique pour sa liaison routière avec la Géorgie. L’accord a entraîné un mouvement de contestation dans le pays qui réclame la démission de l’actuel premier ministre centriste libéral, Nikol Pachinian. Son parti « Civil Contract » avait remporté 54% des voix lors des dernières élections législatives en juin 2021. Néanmoins, lors des élections municipales en septembre 2023, le parti de M. Pachinian a perdu 33 des 65 sièges du conseil municipal d’Erevan, au profit des partis de l’opposition, « National Progress » (gauche, pro-européen) et « Mother Armenia Alliance » (pro-russe), qui en ont respectivement gagné 14 et 12.

Dernière mise à jour : mai 2024

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