Sri Lanka

Asie

PIB / Habitant ($)
3 820,0 $
Population (en 2021)
22,0 Millions

Evaluation

Risque Pays
D
Climat des affaires
B
Précédemment
D
Précédemment
B

suggestions

Résumé

Points forts

  • Production agricole diversifiée (thé, riz, noix de coco, caoutchouc)
  • Situation stratégique au centre des routes commerciales entre l’Asie et le Moyen-Orient
  • Plusieurs accords commerciaux régionaux, bénéfice des préférences généralisées de l’UE
  • Progrès sur la restructuration de la dette en lien avec la Facilité de financement élargie du FMI
  • Succès en matière d'éducation, de santé et de réduction de la pauvreté
  • Destination touristique attrayante
  • Intérêts indiens, chinois et japonais 

Points faibles

  • Grave crise économique et financière en 2022
  • Vulnérabilité aux chocs extérieurs en raison de la dépendance à l'égard des importations (carburants, produits intermédiaires, machines…), du soutien financier multi et bilatéral (Inde, Chine), du tourisme et des envois de fonds des expatriés
  • Secteur agricole vulnérable aux catastrophes climatiques
  • Faible investissement public en raison du poids du service de la dette
  • Environnement des affaires médiocre (corruption…)
  • Tensions ethniques entre Cinghalais et Tamouls

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

États-Unis d'Amérique
19%
Europe
17%
Royaume-Uni
6%
Inde
6%
Émirats arabes unis
3%

Import des biens en % du total

Inde 19 %
19%
Chine 18 %
18%
Émirats arabes unis 9 %
9%
Europe 6 %
6%
Singapour 5 %
5%

Perspectives

Les perspectives économiques mettent en lumière les opportunités et les risques à venir, aidant à anticiper les changements majeurs. Cette analyse est essentielle pour toute entreprise cherchant à s'adapter aux évolutions du marché.

Rebond du tourisme et de l’industrie à l’origine de la reprise

Après deux années de contraction provoquée par la grave crise de la balance des paiements et de la dette en 2022, l’économie a amorcé une forte reprise en 2024. Cette dynamique a été principalement soutenue par la reprise dans la construction et les services, en particulier le tourisme. La croissance a également bénéficié du rebond de l’industrie manufacturière, très affectée par la crise, notamment dans l’alimentaire, mais aussi le textile et l’habillement, dans un contexte d’atténuation des pénuries d’approvisionnement. En 2025, même si elle devrait ralentir, reflet de la dissipation des effets de base particulièrement favorables en 2024, la croissance restera élevée. Côté demande, la baisse de l’inflation (déflation attendue en 2025) et la hausse résultante des revenus réels stimuleront la consommation privée. Tout comme l’amélioration de l’emploi induite par la poursuite de l’essor du tourisme et de l’industrie. La continuation du desserrage monétaire par la banque centrale stimulera l’investissement privé. L’agriculture (8% PIB, mais 30% de l’emploi) restera vulnérable aux aléas météorologiques, notamment au phénomène La Niña en début d’année 2025, qui pourrait affecter la récolte de riz.

L’inflation, qui a culminé à 67,4% en septembre 2022, a considérablement ralenti depuis 2023, mais surtout en 2024, en raison de la baisse des denrées alimentaires et de l’énergie, l’appréciation de la roupie, l’amélioration des conditions d’approvisionnement et la modération de la demande (encore modérée, bien qu’en reprise). En 2025, cette tendance devrait se poursuivre, malgré les hausses des taxes sur la consommation. Depuis juin 2023, la banque centrale a considérablement assoupli sa politique monétaire afin de stimuler la reprise du pays après la crise. Elle a ainsi réduit son taux d’intérêt de référence de 15,5 % à 8% en novembre 2024. Elle devrait continuer de modérer son taux d’intérêt. Cependant, un ralentissement de la baisse de ses taux d’intérêt par la Fed pourrait provoquer une dépréciation de la roupie, donc de l’inflation importée et un revirement de politique.

Une amélioration du solde public confortée par la restructuration de la dette

Le déficit public poursuivra sa diminution en 2025. Le nouveau gouvernement s’attache à respecter les engagements du programme de sauvetage assorti d’une Facilité élargie de crédit du FMI (approuvé en mars 2023 pour un montant total de 2,9 milliards de dollars sur 4 ans). Parmi les priorités figure la mise en œuvre de réformes structurelles visant à renforcer la gouvernance, intensifier la lutte contre la corruption et améliorer la situation budgétaire. Ainsi, les recettes, passées de 7 à 10% du PIB entre 2022 et 2024, devraient continuer de croître grâce à l’augmentation du taux de TVA et des droits d’accise. De nouvelles mesures convenues dans le cadre de la 2e revue du programme du FMI, telles que l’instauration d’un impôt locatif et la limitation des exonérations fiscales, sont aussi prévues. Parallèlement, le nouveau gouvernement de gauche poursuivra les mesures de rationalisation des dépenses publiques, tout en évitant une réduction excessive des dépenses en capital, essentielles pour soutenir la croissance économique à long terme. La priorité sera donnée à la hausse des salaires et à l’aide sociale (Social Safety Nets Program) pour protéger les populations les plus vulnérables. L’important ajustement budgétaire réalisé en 2024 permet de ralentir le rythme en 2025. Enfin, la restructuration de la dette publique (à 44% extérieure) permettra de réduire significativement la charge de son service ainsi que le risque de liquidité, mais le ratio dette publique/PIB restera élevé en 2025 (bien qu’il diminue grâce à la poursuite de la consolidation budgétaire).

Après avoir fait défaut, en mai 2022, sur la partie bilatérale et commerciale (28 milliards de dollars) de sa dette extérieure (46 milliards de dollars), le pays a engagé, dans le cadre du programme de sauvetage du FMI, une restructuration de cette dette. Fin 2024, il a signé un accord de principe visant à échanger les obligations souveraines internationales (ISB) en défaut contre de nouveaux titres de créance. Si l’accord a été initialement négocié avec le groupe ad-hoc (les détenteurs internationaux) et le consortium local (les détenteurs sri-lankais), qui détiennent collectivement 50% des ISB en circulation, la quasi-totalité des ISB en circulation sera finalement restructurée (14,2 milliards de dollars). Cette restructuration introduit des obligations macro-liées qui ajustent les remboursements en fonction de la croissance économique. Ainsi, une réduction initiale de 3 milliards de dollars de l’encours de la dette est prévue, pouvant atteindre 4,3 milliards de dollars en cas de ralentissement économique ou 1,8 milliard de dollars en cas de surperformance économique. Le taux de coupon moyen passera de 6,4% à 4,3%, tandis que l’échéance moyenne sera étendue à six ans. Parallèlement, le pays a conclu des arrangements avec ses créanciers bilatéraux et d’autres commerciaux, notamment le Comité officiel des créanciers (OCC), dirigé par le Japon, l’Inde et la France (5,8 milliards USD ), Export-Import Bank of China (4,2 milliards USD ) et la Banque de développement de Chine (3,3 milliards USD ). Ces accords prévoient des prolongations d’échéance, des réductions de taux d’intérêt et une période de grâce pour le capital jusqu’en 2028. Au total, le pays bénéficiera d’un allègement du service de la dette de plus de 17 milliards de dollars pour les quatre prochaines années (9,5 milliards USD des détenteurs d’obligations, 2,9 milliards USD de l’OCC, 2,4 milliards USD d’Eximbank et 2,5 milliards USD de la Banque de développement de Chine).

En 2025, l’excédent courant ralentira encore légèrement. Le solde commercial devrait se creuser en raison de la hausse attendue des importations, provoquée par une reprise progressive de la demande intérieure et la levée des restrictions à l’importation. Toutefois, l’impact négatif du déficit commercial sera en partie compensé par l’excédent croissant de la balance secondaire et des services, résultant de la hausse des recettes touristiques et des envois de fonds. Par ailleurs, les réserves de change augmenteront pour atteindre 7,2 milliards de dollars en 2025, portées par l’appréciation de la monnaie, l’allègement de la charge du service de la dette sur la période ainsi que la hausse des recettes touristiques. Elles bénéficieront également du décaissement attendu de 333 millions de dollars du FMI (approuvé à l’issue de la validation de la 3e revue du programme) et des récents prêts concessionnels de la Banque asiatique de développement et de la Banque Mondiale, de 200 millions de dollars chacun, accordés fin 2024.

Un nouveau gouvernement pour répondre aux attentes de la population après la crise de 2022

En septembre 2024, Anura Kumara Dissanayake a été élu président avec 42,3 % des suffrages, devenant ainsi le premier chef d'État de gauche de l’histoire du pays. Chef de la coalition nationale pour le pouvoir du peuple (NPP), Dissanayake est un marxiste largement converti à l’économie de marché et a renoncé à la lutte armée. Durant sa campagne, il avait notamment dénoncé la corruption des élites politiques et promis de réduire les impôts et les taxes sur l’alimentation et les médicaments qui pèsent sur la population. Sa victoire reflète le profond mécontentement des citoyens et leurs préoccupations économiques, exacerbées par la grave crise économique et financière qui a secoué le pays en 2022. Le président a nommé Harini Amarasuriya comme première ministre, faisant d’elle la première femme dirigeante du pays en 24 ans. Face à la faible représentation du NPP au Parlement – avec seulement trois sièges sur 255 – Dissanayake a dissous l’assemblée législative et convoqué des élections anticipées en novembre 2024. Le NPP a remporté les élections en décrochant une majorité absolue (62%, soit 159 sièges sur 225) ce qui lui donne les mains libres pour réformer le pays.

La dépendance financière du pays envers les bailleurs bilatéraux et les institutions multilatérales oblige le gouvernement à maintenir de bonnes relations avec l’ensemble. L'Inde figure parmi les principaux investisseurs et joue un rôle déterminant dans le développement grâce à ses subventions et ses prêts concessionnels. Elle a notamment fourni une aide de 4 milliards de dollars en 2023 sous forme d’un échange de devises, de lignes de crédit et de reports de paiements. En 2025, les deux pays ont convenu de renforcer leur coopération en matière de défense. Cependant, le rapprochement concomitant avec la Chine, principal créancier bilatéral du pays (39% de la dette bilatérale en 2023), pourrait compliquer leurs relations. Pékin a été la première à proposer un accord sur la restructuration de la dette en octobre 2023, et investit à nouveau, notamment dans le développement d’une raffinerie de 4,5 milliards de dollars par Sinopec (China Petroleum and Chemical Corporation), dont les travaux ont commencé en juin 2024. Le port de Hambantota, livré par la Chine en 2010, a longtemps été perçu comme une illustration du piège de l’endettement. En raison de la faible rentabilité du projet, le gouvernement sri-lankais a été contraint en 2017 de signer un accord de concession dans le cadre d’un partenariat public privé avec la société China Merchants Port Holdings, par lequel cette dernière obtenait un intérêt de 70% pour 99 ans, en échange du paiement d’un peu plus de 1 milliard de dollars. Le port connaît un succès tardif en tant que plaque tournante de transbordement. Il a enregistré un taux de croissance de 22% en 2024, permis par des mises à niveau de ses infrastructures, notamment l’introduction de portiques et de grues de chantier dans le parc à conteneurs. À l'occasion de la première visite du président en Chine en janvier 2025, Pékin a réaffirmé son soutien au développement économique du Sri Lanka à travers l'initiative des Nouvelles Routes de la Soie. Elle s'est aussi engagée à renforcer la coopération sociale en soutenant des projets d'éducation, de santé et de lutte contre la pauvreté.

Dernière mise à jour : janvier 2024

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