Géorgie

Europe, Asie

PIB / Habitant ($)
8 172,6 $
Population (en 2021)
3,7 Millions

Evaluation

Risque Pays
B
Climat des affaires
A3
Précédemment
B
Précédemment
A3

suggestions

Résumé

Points forts

  • Potentiel touristique, agricole, minéral et hydroélectrique (quasi-autosuffisance électrique)
  • Position géographique stratégique entre l’Asie centrale, la Russie, l’Europe et la Turquie
  • Soutien international, de nombreux accords commerciaux
  • Environnement des affaires de relativement bonne qualité
  • Candidat à l’adhésion à l’Union Européenne depuis décembre 2023

Points faibles

  • Faible diversification de l’économie, faible activité manufacturière (9,5% du PIB en 2023) et faible productivité de l’agriculture (6,9% du PIB, en 2023)
  • Déficit commercial structurel, faible valorisation des exportations et dépendance au pétrole russe
  • Système bancaire encore très dollarisé (48,5% des dépôts et 44,2% des crédits en juillet 2024)
  • Pauvreté, économie informelle et population rurale élevées
  • Instabilité politique : division pro-occidentaux/pro-russes, Abkhazie et Ossétie du Sud occupées par les forces militaires russes
  • L’adoption de la loi sur les agents étrangers et la dérive autoritaire du Rêve géorgien (RG-GD), parti au pouvoir, compromettent l’accession à l’UE.

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Azerbaïdjan
14%
Arménie
13%
Kazakhstan
12%
Kirghizistan
11%
Russie (Fédération de)
11%

Import des biens en % du total

Europe 18 %
18%
Turquie 17 %
17%
États-Unis d'Amérique 13 %
13%
Russie (Fédération de) 11 %
11%
Chine 9 %
9%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Une croissance plus modérée en 2025, après trois années de forte expansion.

Après avoir bénéficié d’une expansion dynamique depuis 2022, grâce à l’arrivée de russes et de leurs capitaux, ainsi que de la réexportation vers la Russie, la croissance économique se modérera. Le commerce avec la Russie se réduira, à la fois, sous l’effet du ralentissement en Russie et d’une plus grande vigilance des pays occidentaux quant au contournement des sanctions. Un effet de base pourra aussi expliquer une croissance moins importante en 2025. Sous l’approche production, la croissance sera encore tirée par le commerce domestique (15,6% du PIB en 2023), les activités immobilières (10,2%) et la construction (7,9%). D’autres activités de services, tels que le transport et l’entreposage, l’information et la communication, ainsi que les services financiers demeureront portés par le surplus de demande généré par la présence russe. S’agissant de la demande, la consommation finale (82% du PIB, à prix constants de 2019) restera le principal moteur de la croissance. La faible inflation (juste sur la cible des 3% de la Banque Nationale de Géorgie en 2025) contribuera à alimenter la demande des ménages, notamment en produits étrangers.

L’inflation sera en retour alimentée par la forte demande des ménages. La part de l’investissement dans le PIB continuera d’augmenter (26% du PIB en 2023, contre 19% en 2021). Les investissements directs étrangers représentaient 6% du PIB en 2023. Les Pays-Bas étaient le premier pays investisseur (20,3%), devant le Royaume-Uni (19,2%) et les Etats-Unis (9,6%). Près d’un tiers étaient consacrés aux activités financières et d’assurance, au commerce (16,5%) et à l’industrie manufacturière (15,9%). Les exportations nettes de biens contribueront encore négativement à la croissance du PIB : les importations progresseront plus rapidement que les exportations en lien avec la présence des immigrés russes.

Sur le plan monétaire, la Banque Nationale de Géorgie maintient son taux directeur à 8% depuis mai 2024. Même en l’absence de pressions inflationnistes significatives, la NBG est consciente de l’environnement économique mondial incertain et n’exclut pas des disruptions de la chaîne d’approvisionnement pouvant occasionner une remontée des prix des produits importés. Un autre facteur évoqué est la robustesse de la demande domestique, stimulée par le crédit. Le niveau élevé des taux d’intérêt réels (tenant compte de l’inflation) répond aussi au souci de soutenir le lari, afin de maîtriser l’inflation importée.

Un déficit courant dépendant du tourisme et des transferts des expatriés ; un déficit et une dette publique stable

La balance courante restera déficitaire en 2025. Les échanges de biens resteront largement déficitaires (à hauteur de 9% du PIB en 2023), à la différence de ceux des services, soutenus une nouvelle fois par le tourisme (12%), et les technologies de l’information et de communication (6%). Mis à part le vin, l’eau, les métaux précieux et les alliages ferreux, d’origine locale, surtout vers Russie, Turquie, Chine et Arménie, des véhicules automobiles sont réexportés vers les pays de la CEI. La balance des revenus primaires (6% du PIB) demeurera négative : les revenus des travailleurs frontaliers, composante positive, sera plus que compensée par des revenus d’investissements négatifs. En dépit d’un léger ralentissement, les transferts des expatriés continueront d’assurer une balance secondaire positive (11% du PIB). Le rythme des transferts des expatriés provenant de Russie se réduit (-39% en glissement annuel en juillet 2024), bien que le pays reste l’un des trois principaux pays émetteurs, avec l’Italie et les Etats-Unis. Le déficit budgétaire restera stable, les recettes et les dépenses augmentant au même rythme.

Des élections législatives contestées, éloignant le pays de l’adhésion à l’UE

L’élection parlementaire d’octobre 2024 a ravivé les tensions entre le parti « pro-russe » Rêve géorgien (RG-DG) au pouvoir, déclaré vainqueur avec 53,9 % des voix, et l'opposition « pro-européenne », composée de la Coalition du changement (11 %), du Mouvement National Uni (10,2 %), de Géorgie forte (8,81%) et de Pour la Géorgie (7,77%). L’opposition a rejeté les résultats, citant des irrégularités majeures. Ces accusations ont déclenché des manifestations massives dans la capitale. Dans son rapport, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) considère que les élections ont été bien organisées, mais pointe des « rapports d'intimidation, de coercition et de pression sur les électeurs », ce qui suscite des doutes quant à la liberté de vote. L'UE semble réticente à se prononcer sur la légitimité du résultat, car une position commune exigerait l'unanimité – un objectif difficile.

La Géorgie a obtenu, en décembre 2023, le statut de candidat à l’UE à neuf conditions, dont la lutte contre la désinformation et l’alignement sur la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE. Or, son gouvernement est accusé de dérive autoritaire, avec des allégations d’emprisonnement d’opposants, de répression des médias indépendants et de collaboration avec la Russie. La loi controversée adoptée en août 2024 (déjà présentée en 2023) obligeant les organisations civiles et les médias à s’enregistrer comme des agents étrangers, dans le cas où plus de 20% de leur revenu proviendrait de sources internationales, se révèle une copie de la loi russe. Cette loi est passée en dépit de manifestations massives dans les principales villes et du véto de la présidente Salomé Nino Zourabichvili. Dans un communiqué paru en mai 2024, l’UE regrettait déjà la décision de la Géorgie de faire passer cette loi en contradiction avec les principes et valeurs fondamentales de l’UE. Selon ce communiqué, cette loi entraîne une interruption du processus d’adhésion.

Plus récemment, en octobre 2024, une loi restreignant les droits des personnes LGBTQIA+ a été promulguée. L’élection d’octobre 2024 semble éloigner davantage la Géorgie de son adhésion à l'UE. En réaction, Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Donald Tusk ont averti, dans une déclaration conjointe, que sans réformes concrètes, notamment l’abrogation des lois récentes contraires aux valeurs européennes, ils ne soutiendront pas la reprise de négociations d'adhésion. Celle-ci est pourtant soutenue par 80 % des Géorgiens, y compris le Rêve géorgien (RD-DG) et ses électeurs, qui, avec le sort de l’Ukraine en tête, souhaitent maintenir les liens avec la Russie qui occupe 20% du territoire.

Dernière mise à jour : septembre 2024

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